Rénover la plomberie d’une salle de bain : par où commencer ?

Quand on décide de rénover sa salle de bain, l’attention se porte souvent sur le carrelage, les couleurs ou le choix des équipements. Pourtant, c’est bien la plomberie qui joue un rôle central, et souvent invisible, dans la réussite du projet. 

Et si elle est négligée, on peut vite se retrouver avec des fuites, des mauvaises odeurs ou des équipements mal alimentés en eau. Alors avant de poser un receveur de douche ou de commander un nouveau mitigeur, je vous propose de repartir des bases : comment bien rénover la plomberie de sa salle de bain, étape par étape ?

La première chose que je fais avant toute intervention, c’est un état des lieux précis. L’objectif : comprendre l’état actuel de la plomberie, même si elle est cachée derrière les cloisons. Est-ce que les tuyaux sont en bon état ? Sont-ils en cuivre, en PER ou dans un matériau plus ancien ? Y a-t-il des traces d’humidité ou des points faibles visibles ? Ce diagnostic me permet de choisir entre réparer partiellement ou repartir de zéro. Et croyez-moi, parfois, il vaut mieux remplacer que rafistoler.

Autre point crucial : la compatibilité entre l’installation actuelle et le futur aménagement. Si je compte déplacer une baignoire ou installer une douche à l’italienne, je dois m’assurer que les arrivées d’eau et les évacuations seront bien positionnées, avec les bonnes pentes et sans obstacle structurel.

La salle de bain est une pièce technique. Chaque appareil sanitaire a besoin d’une arrivée d’eau chaude, d’une arrivée d’eau froide et d’une évacuation adaptée. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, on ne peut pas toujours placer les équipements où on veut. Les contraintes techniques dictent souvent la réalité du chantier.

Par exemple, pour installer une douche à l’autre bout de la pièce, je dois prévoir une pente d’évacuation suffisante. Si le sol est en béton, cela implique parfois de creuser ou de rehausser. Et s’il faut faire passer les tuyaux derrière les cloisons, il faut vérifier que leur épaisseur le permet, sans affaiblir la structure. Je m’assure aussi que les tuyaux resteront accessibles en cas de fuite ou de besoin de maintenance future.

Si vous hésitez encore sur l’agencement ou les solutions possibles, mieux vaut trouver une bonne entreprise de rénovation pour être accompagné dès la phase de conception. Cela peut éviter bien des erreurs dès le départ.

Depuis quelques années, je privilégie des matériaux modernes qui facilitent la pose tout en garantissant une bonne durabilité. Le PER est devenu très courant en rénovation : souple, léger, rapide à poser, il permet de passer dans des endroits complexes sans avoir à faire de soudure. Il est idéal pour les installations encastrées.

Le multicouche est un peu plus rigide, mais il garde la forme que je lui donne. Il résiste mieux à la dilatation, ne craint pas l’oxygène, et offre une très bonne longévité. Pour les évacuations, je me tourne vers du PVC, en adaptant bien les diamètres à chaque équipement : 32 mm pour un lavabo, 40 mm pour une douche ou une baignoire, 100 mm pour les WC. Ces dimensions garantissent un bon écoulement et évitent les bouchons.

Avant de toucher à quoi que ce soit, je prends toujours le temps de dessiner un plan de la future plomberie. Ce n’est pas un plan d’architecte, mais un croquis clair qui me permet de visualiser les parcours, les longueurs de tuyaux, les croisements à prévoir, les vannes d’arrêt, et les points de raccordement.

Ce plan est un gain de temps considérable une fois sur le chantier. Il me permet d’anticiper les besoins en matériaux, d’éviter les erreurs de pose, et d’optimiser les passages dans les murs ou les planchers. Et si je travaille avec un professionnel, ce document lui permet de valider ou corriger certains points techniques avant que le chantier ne démarre.

Une fois le plan validé, je passe à l’action. Je commence toujours par couper l’eau au compteur, pour travailler en toute sécurité. Puis je démonte l’ancienne installation, en récupérant si possible les tuyaux encore en bon état. Je trace les nouveaux parcours sur les cloisons et les sols, puis je crée les passages nécessaires à l’aide d’une rainureuse ou d’un perforateur.

Je pose ensuite les nouveaux tuyaux, sans les raccorder tout de suite. Je préfère tout positionner à blanc, pour m’assurer que tout tombe bien. Ensuite viennent les raccordements (sertissage, soudure ou emboîtement selon les matériaux), suivis d’un test de pression pour vérifier l’étanchéité du réseau. Ce n’est qu’une fois tout validé que je rebouche les cloisons, pose les finitions et installe les équipements.

Une bonne rénovation, c’est aussi une attention particulière aux finitions techniques. Je m’assure toujours que les vannes d’arrêt soient accessibles, surtout sur les circuits d’eau chaude. J’utilise des joints de qualité, je soigne l’étanchéité autour des siphons et des robinetteries, et je respecte les normes électriques en vigueur, surtout dans les zones humides.

Enfin, si je dois faire passer des tuyaux dans une cloison, je prends soin de les isoler phonétiquement, pour éviter les bruits désagréables à chaque ouverture de robinet.

Rénover la plomberie d’une salle de bain n’a rien d’improvisé. C’est une démarche technique, exigeante, mais passionnante si on aime comprendre ce qu’il y a derrière les murs. En prenant le temps de bien observer, planifier, choisir les bons matériaux et suivre les étapes dans l’ordre, on s’assure une salle de bain confortable, durable et parfaitement fonctionnelle.

Et croyez-moi, ça fait toute la différence au quotidien.